Quand la musique est bonne !

Dans la vie de tous les jours, Michaël peut paraître être une grande gueule tant il semble toujours savoir exactement quoi dire au bon moment et tant il semble difficile de l’arrêter quand il est parti à discuter de quelque chose surtout si cela concerne la musique. C’est sa passion et cela se voit, il rayonne quand il parle. Le seul truc qui peut le rendre heureux, c’est de pouvoir s’isoler et de jouer de la musique.
Cela fait de lui une personne des plus sympathiques, qui malgré tout ne semble pas vouloir s’attacher, restant proche des gens mais sans jamais s’en faire des amis.
Il n’en a d’ailleurs aucun, il n’a que des personnes qu’il connaît plutôt bien soit par son boulot soit via ses parents.
Bien que bon vivant, il est assez timide en ce qui concerne la gente féminine. Il n’a eu que quelques aventures mais ce sont toujours les femmes qui ont initiés leurs relations.
Actuellement,Il ne sait pas vraiment quoi faire de sa vie, cela le déprime par moment, et il va de plus en plus s’isoler pour y réfléchir.
Intellectuellement, il est assez sensé et réfléchira avant de faire n'importe quoi.
Il stresse cependant facilement mais trouvera une répartie ou quelque chose à dire pour s’en sortir.

Michaël est ce qu’on appelle un beau garçon, il mesure environ 1 m70, n’est pas spécialement musclé mais n’est pas non plus chétif. Il possède des yeux d’un marron assez proche du roux qu’il tient de sa mère. Ses yeux si magnifiques soit-il sont ,surtout lorsqu’il est dehors, cachés par une paire de lunettes de soleil qu’il tient de son père. Son sourire est des plus sympathique et charmant, surtout quand il parle de musique, où il ne manque pas d’illuminer le reste de son visage. Ses cheveux sont bruns et il a une coupe qui est assez courte, ils les coiffent généralement en arrière de son crâne. Il porte le plus souvent un costume noir des plus simples sur une chemise blanche. Tout ceci lui donnent un peu l’air d’un business man et ça lui plaît bien. Cette façon de s’habiller lui permet de ne pas trop se faire remarquer lui permettant ainsi de pouvoir rester tranquille dans son coin. Il a pour habitude de toujours avoir un médiator dans la main, qu’il s’amuse à faire passer de doigt en doigt surtout quand il a envie de jouer ou qu’il commence à stresser.

Michaël est issue d’une famille riche, travaillant dans l’industrie du disque. Le père, Joe, ancien guitariste, et la mère, Cory, ancienne choriste avaient monté ensemble leur propre maison de production. Les débuts furent laborieux évidemment, vu qu'il n’avait alors qu’un seul groupe, des amis à eux. Mais rapidement leurs expériences communes fit qu’ils acquirent une espèce de 6ème sens pour découvrir les nouvelles stars et les signer. La fortune et la vie devenant plus aisée, le couple décida d’avoir un enfant, chose qu’il envisageait depuis un certain temps mais, réalistes tous les deux, ils avaient décidés d’attendre d’avoir une bonne situation. C’est ainsi que naquit Michaël.

Michaël eut, ce qu’on peut appeler une enfance heureuse en un sens. Ses parents avaient une bonne situation et ne le privaient de presque rien. Il ne les a par contre que peu vus, car ils étaient perpétuellement débordés par leurs affaires. Il a plus été éduqué par ses nounous que par eux. Ils l’emmenaient bien entendu des fois avec eux mais c’était surtout quand ils n’avaient pas d’autres solutions. Le milieu de la musique lui plaisait beaucoup, mais ses parents ayant connus la galère, le découragèrent à poursuivre. Jamais ils ne lui achetèrent d’instruments ou ne lui payèrent de leçons. Ses parents l’aimaient et c’est pour çà qu’il ne voulait pas qu’il se retrouve en mauvaise posture comme eux avait pu l’être. Du moins c’est ce qu’ils lui disaient. Michaël, gentil petit garçon, croyait ses parents volontiers et les aimait plus que tout malgré leurs absences répétées et presque incessantes. Il jouait souvent seul dans sa chambre avec ses jouets et peluches se réinventant la famille qu’il n’avait pas vraiment. A l’école, il n’avait pas vraiment d’amis car il était plutôt timide et préférait rester dans son coin.

Jusqu’à l’âge de 10 ans, Michaël vécut de cette manière sans vraiment que ça le trouble. Lors de sa dixième année, un peu excédé par la conduite de ses parents, il essaya de se rebeller contre eux. Mais ce n’était qu’une rébellion de façade car aussitôt que les adultes haussaient la voix, il revenait dans le droit chemin. Il se montrait malgré tout de plus en plus provocant, allant jusqu’à casser des objets, faire des expériences dangereuses tel que mettre le feu dans une des pièces de la maison. Mais c’était surtout une façade, plus pour qu’on le remarque, surtout ses parents, qu’autre chose. En vrai, il restait toujours un petit garçon timide et solitaire.

A 12 ans, ses parents, soucieux de sa rébellion, commencèrent à un peu plus s’occuper de lui et l’emmenait avec eux, lui confiant des petites tâches, essentiellement pour le garder à l’oeil même s’ils lui disaient que c’était parce qu’ils voulaient prendre plus soin de lui. Son amour pour la musique était toujours là, mais ses parents ne voulant toujours pas qu’il poursuive dans cette voie, il commença à jouer en cachette et à apprendre par lui-même, observant quand il le pouvait les artistes produits par ses parents. Bien évidemment il se faisait prendre de temps et en temps, et du coup jouait au petit coq, à leur dire que toute façon, il faisait ce qu’il voulait. Mais bien vite, il se pliait à la volonté de ses parents, au moins pour un temps. Cela dura jusqu’à ce qu’il entre à la fac.

Bien évidemment, il fut plus ou moins obligé par ses parents de faire la fac qu’ils avaient choisie. Ce fut, du coup,des études de commerce pour Michaël, ses parents souhaitant qu’il reprenne leurs affaires plus tard. Cette période fut une des meilleures pour lui, sur le campus, il n’était plus aussi surveillé qu’à la maison. Il put ainsi se consacrer un peu plus à la musique. Sur conseil et piston de ses parents, il avait un petit boulot dans un magasin de disques qui lui permit de s’épanouir un peu. Il restait toujours un peu introverti, solitaire malgré que dans la vie en communauté, il soit plutôt grande gueule. C’était un moyen pour lui de lutter contre sa timidité. Au moins comme il le disait, ça payait son loyer et il était presque dans le milieu qui lui plaisait. Il réussit à économiser un peu et à se payer une guitare. Ce fut l’un des plus beaux jours de sa vie. Enfin il possédait un instrument de musique à lui, et ses parents n’y trouvèrent, hélas pour eux, rien à dire. Après tout il l’avait acheté avec son propre argent. Et de toute façon, ce qui importait maintenant à Michaël, c’était la liberté de jouer de la musique. Michaël lui s’en fichait de la précarité liée à la carrière de musicien.Il ne voulait pas de cette carrière. Tout ce qu’il voulait c’était être dans son monde à lui et il ne se sentait lui-même que quand il arrivait à faire son solo de guitare. Obtenir la note juste, le bon feeling, voilà ce qu’il le faisait prendre son pied.
Les quelques aventures de l’époque, toujours à l’initiative de ses demoiselles, ne lui apportèrent que du plaisir charnel, rien qui s’approchait un tant soi peu des moments où il jouait.

Sitôt ses études terminées, ses parents ne lui laissèrent pas le temps de souffler, et ayant vu qu’il avait apprécié travailler chez le disquaire, lui confièrent une de leurs boutiques. Docile, il s'exécuta bien évidemment et y réussit plutôt bien. Fort de sa “grande gueule” et des ses connaissances musicales, il devint une des boutiques les plus réputées de Los Angeles, surtout en ce qui concerne le blues, sa musique de prédilection. Il réussit tellement bien qu’il finit par agrandir sa boutique et rajouter la vente d’instruments de musique à ses cordes. Pour le moment cette vie lui plaît mais surtout parce qu’il ne sait pas vraiment quoi faire d’autre et qu’il s'écrase toujours devant la volonté de ses parents. Etant un disquaire reconnu, il est bien évidemment courtisé, par les artistes, les femmes et bien d’autres gens qui veulent entrer dans sa vie. Mais il continue à ne pas être proche des gens, préférant rester seul dans son coin à jouer de sa musique.

La journée avait bien commencé pour Michaël et sa boutique “Still Got the Blues”, un de ses artistes favoris venait de sortir un nouveau disque et y était en dédicace. Il avait même réussi à jouer quelques morceaux avec ce grand monsieur qu’était Joe Bonamassa pour lui.

Tout heureux et encore sur son petit nuage, il était rentré chez lui, laissant le soin à ses employés de fermer la boutique. Pour une fois, il décida d’aller boire un verre dans un bar avant de rentrer s’enfermer chez lui.

Une fois dans le bar, il demanda un verre de whisky avec glaçon. Il s’était installé au bar seul et loin des autres. Une jeune femme vint s’asseoir à côté de lui et lui demanda :
“Excusez-moi Monsieur mais vous ne seriez le patron de la boutique de disques un peu plus loin dans la rue ?”
“Euh hé bien si c’est moi. Bien sûr que c’est moi. Que me vaut les honneurs d’une belle demoiselle ?” lui répondit-il pour se donner une prestance et surtout parce qu’il était encore dans l’euphorie du moment. Machinalement, le médiator qui ne le quittait pas commença à faire des tours entre ses doigts.
“Je vous ai trouvé fantastique tout à l’heure avec Mr Bonamassa. Vous jouez vraiment très bien”
“Merci mais vous savez je ne suis qu’un petit joueur par rapport à lui”
Un homme s’approcha d’elle, il n’avait pas l’air très net. Il s’interposa entre Michaël et elle et lui dit d’une voix enivré :
“Hé poulette ça te dit de venir jouer avec moi ?”
Michaël décida d’intervenir pour une fois, plus par vantardise et sur le coup de l’émotion, il mit la main sur l’épaule du gars et lui dit :
“Ecoute, tu es gentil mais tu vas jouer tout seul d’accord ? Nous on discute d’autres choses que de bière.”
Le gars se retourna, il faisait une bonne tête de plus que Michaël, et lui répondit en le poussant :
“Va jouer dans ton coin, le petit pisseux”
Michaël, pas fou, provocateur seulement par vantardise et pour essayer de vaincre sa timidité, ne répondit rien et partit sous le regard attristé de la fille.

Déprimé et décu de son attitude, il rentra chez lui, essaya de jouer un petit morceau de musique pour se changer les idées mais n’arriva à rien. Il se coucha donc sur son lit, les larmes se mirent à couler.