[Vampire] Nikki Heat Maxwell

>> Caractère : Joueuse, manipulatrice, libertine. Ce sont sans doute les trois mots qui caractérisent le mieux Nikki. Un brin capricieuse, la demoiselle se venge de tous les monstres de son enfance, de ceux qui l'ont insultée, battue, trainée dans la boue, pour ce que sa mère était... Nikki n'est pas ambitieuse, elle ne cherche pas la gloire, la richesse, ou la célébrité : non, elle veut que les gens rampent à ses pieds, à n'importe quel prix. Ca l'amuse de voir ceux qui l'ont traitée comme une moins que rien s'aplatir, face contre terre, devant elle, pour n'avoir de sa part que quelques secondes d'attention, même. Nikki aime qu'on la remarque, qu'on la cajole, qu'on la désire... Bien entendu, elle ne supporte pas d'être ignorée, de ne pas être Reine en sa Cour... Ce qui peut lui valoir quelques problèmes. En temps que Vampire, elle s'est beaucoup amusée, ces dernières années, mais la solitude lui colle de plus en plus à la peau. Que ne donnerait-elle pour avoir une compagne, ou un compagnon, pour partager de folles aventures...

>> Description Physique : Rousse, de ce roux flamboyant qui la fait se démarquer de la foule, Nikki n'a jamais aimé avoir les cheveux trop longs, aussi, quand ils n'étaient pas coupés au niveau de ses épaules, elle les attachait avec un catogan. A présent, son épaisse chevelure est figée dans le temps, coupée en une bataille désordonnée qui s'arrête au-dessous de ses épaules. Sa peau d'albâtre, un teint de poupée de porcelaine, et des traits doux, si doux, qui ne trahissent pas un instant sa nature véritable ou son côté manipulateur... Des yeux vert clair, qui peuvent paraître larmoyants n'importe quand, qui vous supplient comme si c'était sa dernière et ultime volonté de céder au moindre des caprices de la demoiselle... Son corps est divin, sculpté dans le marbre en des courbes gracieuses. Ses longues jambes sont fines, ses doigts fins appartiennent à une artiste. Tout respire la délicatesse et la fragilité chez cette jeune femme qui peut vous briser la nuque d'une seule main. Son style vestimentaire a assez peu évolué durant toutes ces années, préférant les robes précieuses, longues, qui moulent son buste et au décolleté qui ne cache pas grand chose de sa poitrine. Elle porte souvent des chapeaux à bords larges, et des bottines à talons hauts pour lui donner une taille moyenne (elle ne mesure qu'un mètre cinquante six, et se trouve bien petite, en ces temps où la taille moyenne dépasse le mètre soixante...)

>> Avatar : Bryce Howard Dallas

>> Comment avez vous connu le forum ? Je l'ai fondé ^^

>> Une question ? On va éviter...

>> Origines : Nathasha est née dans un petit village auvergnat, d'une mère prussienne - et prisonnière de guerre, techniquement - et d'un officier militaire anglais qui s'était réellement pris d'amour et d'affection pour la belle brune, prostituée de son état. Etrangement, la petite fille qui naîtra de cette union mal vue sera rousse, ce qui soulèvera quelques doutes quant à la paternité... Pourtant, l'officier anglais Maxwell reconnaîtra la petite Natasha comme sa fille, et l'éduquera comme telle.

>> Enfance : Avoir pour père un héros de guerre qui a perdu son temps et ses permissions dans les bordels ne vous facilite pas forcément la tâche... Natasha est restée pendant très longtemps "la fille de putain" et rien d'autre. Qu'importe que son Père soit un Noble anglais venu aider la France pendant la guerre. Elle est une enfant pleine de haine pour ses compagnons d'école, incapable de répondre aux coups ou aux blagues. Son père lui changera d'école, bien entendu, mais ce sera toujours la même rengaine. La donne change quand la petite fille perd sa maman, alors qu'elle a sept ans. C'est très difficile pour elle, qui n'avait que sa mère comme soutien. A présent, les moqueries sont pires, et les cruels enfants qu'elle doit côtoyer tous les jours disent qu'elle va prendre la place de sa mère, à présent, et devenir une catin à son tour.

Bizarrement, l'idée lui plaît, même si elle est trop jeune pour vraiment se rendre compte de tout ce que ça implique, de travailler dans une maison close. Il faudra attendre encore un peu plus de deux ans pour que les premières courbes apparaissent sur son corps enfantin. Et contrairement aux petites filles qui craignent ces changements et les cachent, Natasha les montre, et les mets en valeur, même s'il n'y a pas encore grand chose à montrer. Elle se pavane et n'hésite déjà plus à répondre à chacune des attaques... Très rarement de façon polie et courtoise, préférant le vulgaire cru déjà. Cela lui vaudra quelques baffes magistrales de la part de son père, mais elle en a marre de ne pas être "Natasha", juste "La fille de putain". La demoiselle grandit, finit par se faire respecter, et lutte pour que les filles cessent d'être persécutées par tous ces garçons qui bientôt, paieront pour être à ses pieds. Féministe avant l'heure, pourrissant la réputation de son père, ils finiront par quitter l'Auvergne pour Paris.

Paris !! Natasha n'aurait jamais pu rêver meilleur endroit pour vivre ! Ici, elle est "la petite nouvelle", "la jolie poupée de porcelaine", "la belle Natasha". Au centre de l'attention, elle se joue de cette nouvelle petite cour, recourt à ses charmes et aux moues adorables pour toujours obtenir ce qu'elle veut, de qui elle veut. La crise foudroie le pays, mais n'affecte pas la rouquine. Elle grandit, s'épanouit et devient une magnifique plante carnivore. Les éclats avec son père deviennent de plus en plus fréquents, ils ne sont jamais d'accord, sur rien. Il y a un soir où le militaire va littéralement péter un plomb et fracturer la mâchoire de sa fille en la giflant. On voit en lui un père violent, désespéré par la mort de sa femme, et qui se venge sur sa fille. Comment les médecins auraient pu deviner que ce soir là, Natasha a annoncé à son père qu'elle comptait vendre sa virginité au plus offrant ? Le Sous Officier Maxwell n'a pas sorti sa pauvre mère de la prostitution pour que son unique fille s'y jette de son plein gré ! Vingt jours plus tard, Natasha rentre à la maison, regarde son père et lance devant lui une bourse contenant quatre vingt francs - une fortune pour l'époque ! Il reste silencieux... Que dire ? Il ne veut même pas savoir qui est le monstre qui a osé toucher sa petite fille... Elle vient tout juste d'avoir dix sept ans, et elle sait que sa vie sera comme la nuit qu'elle vient de passer, comme la vie qu'elle s'est forgée ces dernières années dans la capitale. Ambitieuse ? Non. Disons plutôt capricieuse. Et le caprice de Natasha est d'avoir les hommes à ses pieds.

>> Age adulte : Natasha a dix huit ans. Vêtue d'une robe noire et jaune, accoudée au bastingage d'un navire qui l'amène vers les Etats-Unis, elle boude, et enrage contre ce père qui refuse de la laisser suivre sa vocation. Oui, disons que sa vie d'adulte commence à ce moment là. Même si elle n'est pas majeure, elle estime être en âge de commencer à travailler dans une maison close, ce à quoi son père s'oppose catégoriquement. Il espère que lui faire découvrir les Etats-Unis lui fera changer d'idée. Oh, bien entendu, le temps d'apprendre la langue, de se faire des amis qu'elle manipulera à sa guise, Natasha est occupée... Mais elle n'en démord pas. A vingt-et-un ans, enfin majeure, elle entrera dans un cabaret français situé en plein coeur de New York. Femme de compagnie le soir, catin la nuit, Natasha a enfin l'impression de faire ce pour quoi elle a toujours vécu. Tantôt douce et aimante, elle peut aussi se montrer autoritaire et glaciale, selon les envies de ses clients. La bonne éducation qu'elle a reçue, sa culture générale, son accent et ses origines françaises, en font rapidement l'une des favorites. Elle se fait appeler Nikki, et certains rajoutent dans un murmure rêveur "Heat" à son nouveau nom. La tenancière invente des dettes imaginaires pour garder la jeune femme le plus longtemps possible, mais Natasha sait bien que cette ardoise imaginaire peut être effacée n'importe quand. Mais pourquoi partirait-elle ?

Le Sous-Officier Maxwell envoie une lettre à sa fille, après quatre ans sans la moindre nouvelle : nous somme en mais 1944. Si elle est émue ou déstabilisée d'avoir des nouvelles de son père, elle n'en montre rien. Elle jubilera juste de l'avoir fait capituler, de l'avoir forcé à faire le premier pas... De l'avoir à ses pieds, comme les autres hommes. Il pense repartir en France, avec ou sans elle, même si ce n'est pas précisé... Elle ignore qu'il part au front, une fois de plus, appelé à participer au Débarquement qui se fera sur les plages de Normandie... Natasha fera venir son père sur son lieu de travail, alors qu'elle est en plein ébat avec un client. C'était calculé, juste pour lui montrer que malgré sa tête angélique, elle n'est plus sa petite fille. Et au moins, s'il la hait, il ne viendra plus jamais l'importuner. Ce que personne ne sait, c'est que Nikki pleurera, cette nuit là, hantée par le visage de son père, par son expression oscillant entre la colère et la pitié... Avant la résignation. Le Sous Officier Maxwell ne lui donnera plus jamais le moindre signe de vie ; Nikki est persuadée qu'il ne veut plus entendre parler de sa catin de fille. Il est mort lors du Débarquement, en juin 1944...

>> Etreinte : - Vous venez de plus en plus souvent, Lord Miller...
L'homme sourit, un verre de vin à la main. C'est étrange comme il commande toujours la meilleure bouteille de l'établissement pour ne jamais en boire la moindre goutte. Nikki, elle, ne va pas se priver : quel sacrilège ce serait, de vider dans les égouts un aussi bon vin ! La tension est palpable entre eux deux, mais jamais, jamais, il n'a posé la main sur elle. C'en est frustrant ! Pourtant, il vient tous les soirs, et c'est la même scène à chaque fois : il paye pour une heure en sa compagnie, il commande la meilleure bouteille et ils discutent... Parfois, juste le silence entre eux, alors qu'ils se regardent en chiens de faïence. Quelque chose impose le respect et oblige la catin à se taire, juste à se ravir les yeux... Ce petit jeu durera bien six mois, six longs mois pour la pauvre Nikki qui finira presque par lui sauter dessus... Elle veut bien être patiente mais elle, la dévoreuse d'homme, n'en peut plus de le voir lui, si distant, si froid... Elle jouera de ses charmes, mais ce n'est pas lui qui craque, pas encore.
- Catin... murmure-t-il dans le creux de son oreille, avant de disparaître littéralement.
Cela laisse Nikki de marbre, et la met de mauvaise humeur pour le reste de la soirée... Il faudra encore attendre le lendemain pour le revoir. Elle l'accueille froidement, garde ses distances, refuse de se faire avoir comme la veille... Il lui tourne autour quelques secondes, elle frissonne sous la caresse diaphane de ses doigts sur elle, le souffle qui lui frappe le visage... Nikki Heat résiste alors qu'elle rêve de lui sauter dessus. Pour la première fois, elle veut se prosterner aux pieds d'un homme, qu'il exauce tous ses désirs... Les mains de Lord Miller glissent lentement sur sa poitrine, défont un peu plus le décolleté déjà plongeant de la rouquine. Un soupir s'échappe de ses lèvres, et il n'est pas feint... Tout son corps se tend d'un désir réel. Pauvre, pauvre Nikki ! Si seulement elle savait ce qu'elle allait vivre ! Le premier contact se fait enfin, alors que les lèvres de Lord Miller se posent sur son cou, dans un baiser trop doux, trop léger, qui fait déjà gémir Nikki. Les mains froides de l'homme lui caressent les épaules, tandis qu'il continue à la frôler de ses lèvres. ll murmure au creux de son oreille :
- Veux-tu être mienne ?
Combien d'hommes lui ont murmuré ces mots ? Des tas. Elle riait, et leur répondait d'un "oui" faux... Aujourd'hui, elle le gémit, entre deux soupirs. Elle peut sentir le sourire de l'homme étirer ses lèvres :
- En es-tu sûre, catin ? Il n'y aura pas de retour possible...
- Tout, je veux tout de vous.
Il n'en faut pas plus. Lord Miller la saisit par les épaules, et la jette sur le lit. Il s'assoit sur ses cuisses, la regarde, haletante petite chose au regard suppliant et brillant de désir. Il sourit encore.
- Tu es sûre, Catin ?
- Prenez moi, nom de Dieu !!
- Tu ne le regretteras pas.
Il plonge sur sa proie, ses mains parcourant ce corps brûlant, retrousse sa robe, alors que sa bouche prend possession de la sienne... Il dérive vers son cou, encore, et murmure :
- Alors sois mienne pour toujours.
Il plonge ses crocs dans la peau d'albâtre de la catin. Surprise, Nikki a un cri qui dure à peine. Elle sent son sang aspiré, sa vie disparaître... Et en éprouve un plaisir comme jamais auparavant, avec aucun autre client. "Seigneur !" gémit-elle. "Sauvez-moi !" Au dernier moment, elle se tourne vers ce Dieu dont elle s'est toujours moqué. Mais qu'importent ses prières, ses lamentations... Nikki se fait tuer par le seul homme qu'elle a jamais désiré... Qu'importe ! Sa mort est agréable, son corps ravagé par un plaisir qu'elle n'a jamais connu avec aucun autre un homme...

Etait-ce un rêve ? Natasha se réveille brusquement. La lumière lui fait mal aux yeux, et elle éprouve une soif terrible... Et elle se sent faible comme jamais. Que s'est-il passé ? Elle se souvient de Lord Miller... Et ? Et rien. Nikki se redresse brusquement sur son lit : il est encore là, immobile, et la regarde. Il lui semble encore plus beau, plus désirable que jamais. Et quand il sourit, elle fond littéralement, et éprouve pour la première fois un amour sans bornes pour une personne. Elle s'apprête à dire quelque chose au moment où l'on frappe à sa porte. Natasha est fâchée de voir entrer un ivrogne qui s'est pissé dessus. Pas question de coucher avec ça ! Elle a une grimace de dégoût alors que le pauvre homme s'approche en titubant, tendant déjà des mains crasseuses vers le corps désirable de la catin. Le rire de Lord Miller s'élève, résonne dans la pièce.
- Tu as soif, Nikki ? Je le sais. Alors bois.
Elle le regarde, ne comprenant pas... Son regard clair se repose sur l'ivrogne. Et c'est comme si elle savait soudain quoi faire. Sa langue passe sur ses lèvres, et se coupe légèrement sur ses tout nouveaux crocs. L'ivrogne tombe sur le lit et, peut-être un brin maladroitement, Nikki plante ses canines dans le cou de sa toute première victime. Son sang a un goût de vin de mauvaise qualité, mais qu'importe : pour la première fois, Nikki se sent... Vivante ! Le clochard gémit, inconscient de ce qui se passe, et Natasha se laisse aller au plaisir que lui procure cette première morsure, au plaisir de sentir la vie quitter l'ivrogne... Lord Miller la prend avec force par l'épaule pour la séparer du cadavre, et la pauvre Nikki en pleure des larmes de sang, frustrée, assoiffée. Jamais elle n'a réagi comme cela, elle ne comprend même pas ses propres réactions... Le Vampire, son Créateur, lui sourit :
- Chut, ma douce Catin. Tu dois arrêter de le boire avant qu'il ne meure... Le sang des morts te rendra malade. Allez viens avec moi : je vais te guider dans ta nouvelle vie.

>> Non-vie : Elle vivra deux mois avec Lord Miller, qu'elle appellera toujours comme cela. Pendant ces deux mois, elle laissera de côté sa vie de prostituée de luxe pour tout apprendre de sa nouvelle nature de vampire, des pouvoirs qui lui sont conférés, et surtout, surtout ! De la règle sacrée de rester discrète. Il la met au courant de l'existence des premiers chasseurs de "monstres", et bien entendu, des lycans... Pour la première fois, Niki ne l'entend pas de cette oreille : elle est toute puissante, rien ni personne ne pourra l'arrêter ! Lord Miller disparaîtra lorsqu'il se rendra compte qu'il ne peut pas mettre de plomb dans la cervelle de cette catin qui l'avait séduit. A nouveau livrée à elle-même, Nikki retournera dans son cabaret, où elle dévorera littéralement certains de ses clients. Il n'y a aucun critère de sélection ; elle évite de manger les habitués, bien entendu, mais après, tout et n'importe quoi peut y passer, du militaire au pervers, tant que son sang la rassasie... Au bout de dix ans, elle décide de quitter le cabaret, se rendant compte des regards posés sur elle : elle paraît toujours aussi jeune qu'à ses débuts, et cela fait froid dans le dos de ses compagnes de fortune.

Nikki part sur les routes, fait le trottoir pour subvenir à ses besoins en vêtements et hygiène. Joueuse, et ayant un fort goût pour l'adrénaline, elle s'amuse parfois à titiller les chasseurs, à se faire voir d'eux, à se laisser prendre en chasse... Pour finalement, les hypnotiser et les faire partir dans les plus agréables conditions possibles... Les Lycans ? Elle n'en a jamais vu, et elle se fiche bien d'eux, tant qu'ils lui fichent la paix...

Nikki se réveilla. La journée avait été bonne, puisqu'elle était encore là, et non métamorphosée en un petit tas de cendres... Les Chasseurs ! Finalement, tous les mêmes vieux superstitieux... Après avoir étendu ses sens, prudente, pour vérifier qu'il n'y avait personne, elle poussa du plat de la main le couvercle du cercueil où elle avait trouvé refuge ces cinq derniers jours, comme si elle poussait délicatement le drap d'un lit. Elle s'étira comme un chat, prit le temps de détendre chacun de ses muscles avant de bondir hors de son lit. La lune éclaire sa peau d'albâtre, parcourue d'un frisson. Nikki sourit.

Voilà cinq jours qu'elle est à Rochester, trois jours qu'elle a été vue par un chasseur. Un homme assez avancé en âge, mais à l'oeil vif, toujours en alerte. Oui, nous parlons bien d'un seul oeil, l'autre est fermé et une immense cicatrice prouve qu'il a sans doute déjà du avoir à faire à un lycan un peu meilleur que les autres. En tout cas, lui non plus n'avait rien fait pour être particulièrement discret. Il espérait sincèrement la faire fuir ? C'était s'être mal renseigné sur la rouquine... Ce soir, elle a décidé d'en faire son repas. Ou de mourir de sa main. Comme c'est excitant de ne pas savoir comment va se passer cette nuit ! La catin se contente de dévorer quelques animaux pour son petit déjeuner, et gagne les rues de la ville, éclairées chichement. Elle gagne à petits pas cette place qui semble maintenant la sienne, au cabaret où elle commande chaque soir une tisane, et où un quelconque gentleman, attiré par sa beauté ou sa détresse, viendra la rejoindre... Parfois avec plus si affinités.

Sur le chemin, elle s'est laissée suivre. Nikki a même invité le chasseur, d'un simple regard envoûtant, à venir la rejoindre. Il aura lutté, le sacré bougre, et il s'est avéré résistant. Il attendra qu'elle s'amuse avec une jeune fille en quête de sensations fortes pour venir frapper à la chambre qu'elle a louée pour la nuit. La petite blonde est terrifiée par l'arrivée de cet homme, cache son corps nu aussi vite que possible. Vampire et Chasseur s'observent, sans bouger le moindre muscle, et la jeune fille en profite pour s'éclipser. Une fois la porte refermée, le chasseur sourit, et défait une couture de son sac à dos. Sans quitter Nikki des yeux, il trace une ligne de graines de pavot devant la porte. L'odeur est forte, indispose Nikki qui se sent oppressée, prise au piège, dans cette pièce sans fenêtre. Elle crache comme un chat vers le vieil homme, ses longs crocs visibles et brillants.

- Je prends mes précautions. Ce n'est pas comme si on pouvait faire confiance à un monstre pour une bataille loyale.

Elle prend un air angélique, enfantin, blessé...

- Je ne suis pas un monstre. Vous savez, je peux me montrer très sage, et obéissante, si vous voulez.

Le voir sortir une bouteille qui contenait, elle s'en doutait, de l'eau bénite, lui arracha une grimace de déception. Le vieux chasseur ne dit rien, débouchait tranquillement sa bouteille de plastique. Nikki ne bougeait pas : certains avaient essayé de la leurrer par le passé... Ce vieil homme n'avait pas vraiment l'air de croire en Dieu, alors en une eau bénite... Il s'était immobilisé, et il la fixait droit dans les yeux. Nikki en fut presque déçue : c'était trop facile. Elle se leva tranquillement du lit sur lequel elle était jusqu'à présent affalée, et avança vers le vieil homme, sans le quitter de ses yeux verts. Le chasseur pose la bouteille sur le guéridon, à côté de lui ; sa main laissa glisser le bouchon au sol avant de venir se poser sur la joue de la vampire. Leurs visages se rapprochent, et Nikki ferme les yeux. L'hypnose prend fin, il est à elle pour les trois prochaines minutes. Ils s'embrassent quelques secondes, et elle lui souffle :

- Tu vois... Je ne parais plus si monstrueuse, d'un coup, n'est-ce pas ?

Les mains du chasseur glissent sur le corps de la jeune femme, et il la pousse jusqu'au lit, sa conduite dictée par les envies de Nikki. Ils s'embrassent encore, mais elle sait que son emprise sur lui va bientôt disparaître. D'un coup de rein, elle inverse leurs positions, et le chevauche.

- Tu me hais, n'est-ce pas ? Ce n'est que le début.

Et avec un sourire carnassier qui dévoile ses longues canines, elle va mordre au cou du vieil homme. Leurs yeux retrouvent leur éclat en pleine étreinte. Le vieux chasseur avait espéré prendre sa retraite, et voilà qu'il finit entre les bras de ce démon à la gueule d'ange.

- Va brûler en enfer...

Nikki retire ses crocs de la gorge et sourit à l'agonisant :

- Mais c'est toi qui est en train de mourir, vieil homme. C'est toi qui va servir de feu de bois en Enfer.

Elle dépose un baiser sur ses lèvres avant de se relever. L'agonie du chasseur durera tout le temps qu'elle mettra à ouvrir la porte à l'aide d'un tisonnier, et d'effacer cette horrible ligne de pavot. Un dernier sourire pour accompagner le chasseur dans la mort et Nikki s'en va, repue, et sans remords.

Et puis, la nuit ne fait que commencer !